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// DÉCLARATION \\

 

C'est un événement hors norme que nous venons de vivre aujourd'hui à Rouen et dans notre métropole : l’incendie de l’usine Lubrizol.

🚨 Avant toute chose, je tiens à saluer le courage et la bravoure de nos forces de secours et d’intervention, à travers la mobilisation de plus de 200 personnes du SDIS 76, et des départements voisins, qui ont combattu les flammes et assuré notre sécurité.

Toutefois, que ce soit la fuite de Mercaptan enregistrée en 2013 ou l’incendie qui a frappé notre territoire ce matin, la présence d’une usine classée « Seveso seuil haut » doit nous interpeller à juste titre. 

Cette situation, qui a inquiété les habitants du territoire dès les premières heures de la journée, nous amène à trois constats : 

1️⃣ Rappeler la nécessité d’une information rapide, claire et coordonnée à l’attention des habitants et des acteurs du territoire afin d’éviter l’inquiétude et la panique. L’incident se déclenche à 3h, mais il faut attendre 8h pour que les sirènes d’alarme retentissent sur une partie du territoire, au moment même où les Rouennais sont déjà en route pour leur travail. Aucune dangerosité aggravée n’est évoquée, pourtant, au même moment les Rouennais découvrent un énorme nuage noir au dessus de leur tête et certains ressentent déjà les effets sur leur santé. Cela appelle notamment à une coordination de la Métropole en lien avec les villes concernées par l’incident. Un seul message doit être diffusé pour la plus grande sécurité de tous.

2️⃣ Assurer la sécurité réelle d’un site dangereux qui semble s’être révélée défaillante pour la seconde fois après 2013, ce qui concerne directement les citoyens et les inquiète quant à la dangerosité des produits et à la toxicité des émanations.

3️⃣ Mais surtout, s’interroger sur la présence d’un site industriel en plein coeur d’une Métropole et à proximité des zones de vie du futur "eco"-quartier Flaubert. Si le site est installé depuis les années 1950, le contexte démographique et urbanistique à proximité a lui évolué. Bien entendu, nous devons préserver l’emploi des 400 salariés de cette entreprise ; mais nous devons également penser à la santé des 50.000 riverains et plus largement des 500.000 habitants de notre métropole. Cela signifierait, entre autre, d’envisager l'installation de tels sites sur des zones éloignées des populations ou, a-minima, de renforcer l’exigence de sécurité tant qu’une telle activité n’aura pu être délocalisée du cœur de ville ; d’imposer la création d’un organisme de suivi et d’anticipation à la Métropole pour les sites classés sur son territoire ; de solliciter une commission d’enquête sur les circonstances de cet incident ; et surtout de mener un vaste débat public sur ce sujet crucial tant pour nos enfants que notre santé.

Notre environnement, notre cadre de vie et notre bien-être sont bien trop fragiles pour supporter (encore) de tels évènements.

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